L’écho-location
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Comment les chauves-souris "voient- elles" la nuit ?
Les chauves-souris se reconnaissent par la vue, l’odorat, les cris, mais aussi grâce à un système d’écholocation qui leur permet surtout de se diriger et de chasser les insectes.
Proche du sonar, des ultra-sons (15 à 120 khz) sont émis par la bouche (par le nez chez les Rhinolophidae), l’écho est reçu par les oreilles très développées. Les oreillards se servent aussi des sens classiques pour capturer leurs proies. Les grands-murins utilisent des émissions en fréquence modulée (Newmeiler 1983).
Les chauves-souris analysent l’interférence entre le son émis et le son réfléchi. La fréquence du battement varie en fonction de la vitesse de l’animal et la distance qui le sépare de l’obstacle (ou de la proie), et le renseigne sur les mouvements de cette dernière (effet Doppler-Fizeau).
Pour en savoir plus, lien vers un article Wikipédia
D’autres animaux utilisent cette faculté de s’orienter : le dauphin gris d’Amazonie, et certains oiseaux : le picatharte chauve, le collocalia, le guacharo des cavernes.
Le summum dans cette "guerre nocturne" est atteint par certains insectes, comme les chrysopes, des papillons (écailles), qui ont la possibilité de percevoir, d’annuler, de brouiller ou d’émettre des ultra-sons, ce qui leur permet de passer inaperçus et de fuir hors du champ d’émission des chauves-souris.
Historique des recherches sur l’écho-location des chauves-souris
En 1793/94 l’abbé Spallanzani (1729-1799), en Italie, étudie les chauves-souris et leur attribue un sixième sens. En prouvant que leur vue ne joue aucun rôle dans la recherche et la capture des proies. Dans la cathédrale de Pavie, Il capture une cinquantaine de chauves-souris, les prive de la vue (!!!) et les relâche sur place. Un peu plus tard, il reprend quatre mutilées, les tue, les dissèque et se rend compte que les estomacs contiennent autant d’insectes que chez les non mutilées.
En 1797, les expériences de Spallanzani sont confirmées par Jurine, ami de l’abbé, qui observe que les chauves-souris ne s’orientent plus après qu’il leur ait "crevé" les tympans !
En 1900, le rôle primordial de l’oreille interne est reconnu pour la direction par les français Rollinat et Trouessart.
En 1920, l’anglais Hartritge, grâce à des recherches de physiciens, dont le français Langevjn, sur l’acoustique pour la détection des sous-marins et icebergs, pense que les chauves-souris émettent des ultra-sons dont la réflexion sur obstacle leur communique la localisation, et leur permet de se diriger.
En 1938, Pierce et Griffin, après la réalisation d’appareils de détection et d’analyse des ultra-sons, prouvent que les chauves-souris émettent des ultra-sons.
En 1941 Griffin avec Gallambos confirment que les ultra-sons servent bien à la localisation.
En 1961 Novick, Griffjn et d’autres chercheurs étudient les organes émetteurs et récepteurs des chauves-souris.