Le Pont Sarrasin à Vandoncourt
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Le Pont Sarrasin est une arche naturelle formant un pont rocheux, où il fallait être inconscient pour y passer à cheval !
Il tire son nom de la légende d’Allima bien connue dans le pays.
Au VIIIe siècle, au temps des invasions des Sarrasins, la jeune Allima de Vandoncourt fut enlevée par un cavalier sarrasin qui s’enfuit par un chemin qui passe sur l’arche.
Allima, au moment de passer sur l’arche, se débat, le cheval fait un écart, le sarassin lache Allima, mais le cheval entraine son cavalier dans sa chute. Il se fracasse la tête sur les rochers en contre bas. Allima par miracle tombe sur les joncs et la mousse qui bordent le torrent en contre bas, ce qui lui sauve la vie.
vue de l’arche naturelle du Pont Sarrasin
Consultez l’article GSAM avec photographies du Pont Sarrasin
Pour en savoir plus : www.lieux-insolites.fr/doubs/sarrazin/sarrazin.htm
Voici un poème de Stéphane Dulcey (Franche-Comté poétique - 1982)
LE PONT SARRASIN
Dans un coin reculé, désert, âpre, sauvage
Loin des chemins de l’homme, insolite, perdu
S’ouvre un val profond, une longue coupure
Comme une plaie béante, ancienne déchirure
Du sol, témoin présent d’un passé révolu,
Où régnait le chaos souverain, sans partage.
Des arbres au tronc massif ont levé et grandi
S’élevant de l’abîme, assoiffés de lumière,
L’espace étroit rempli de leur vitalité.
Mais le val a gardé toute son âpreté
Comme s’il désirait demeurer en arrière
Hors du temps qui passe, s’allonge à l’infini.
Il n’a pas de ruisseau pour lui chanter la vie
Il n’a pas un oiseau pour chanter le bonheur
Car il est trop abrupt, trop inhospitalier.
On croirait qu’il est là, demeuré prisonnier
Du vieux temps où la terre enfantait la douleur
Et que de l’origine il a la nostalgie.
Entre ses bords, pourtant, là-bas, loin vers l’amont
Une arche balancée, taillée dans le roc dur
Enjambe le val noir en un passage étroit
Comme si les forces cachées de cet endroit
Avaient voulu laisser aux hôtes du futur
Entre les bords du gouffre un mince trait d’union.
Une légende conte qu’aux temps mérovingiens
L’armée des infidèles utilisa ce pont,
Et c’est pourquoi depuis l’évènement lointain
L’arche porte le nom de pont du sarrasin.
Le pont est toujours là, mais deux hommes de front
Ne pourraient y passer comme ont fait les anciens.
L’arche usée abrite le gardien de ces lieux
Un vieux hibou, logé dans une cache sûre
Et qui vit là, hautain, ses jours de solitaire,
A l’image du val entouré de mystère
Semblant défier aussi le temps et son usure
Et bravant sous son roc les colères des cieux.
Souvent, dans mon enfance, avec mes compagnons
J’ai parcouru le val éloigné du village
Perdu dans les taillis sous la forêt obscure.
Il arrivait parfois, c’était une aventure,
Que nous nous amusions dans les jeux de notre âge
A passer sur le pont, la peur sur les talons.
Et même un jour, je crois, le plus fou d’entre nous
Escaladant, crispé, les abrupts rochers
Fit sortir au grand jour, brusquement, le hibou
Fantôme ténébreux glissant sous les halliers
C’est pourquoi le pont reste en notre souvenir
Associé au hibou que nous vîmes s’enfuir.
Soixante ans ont passé, comme l’enfance est loin !
Et je n’ai pas revu le val perdu, le pont.
L’arche a-t-elle croulé sous le poids des années
Érigeant un fortin de pierres entassées,
Un des fils du hibou garde-t-il ce bastion
Refuge du mystère et fascinant témoin ?
Je l’ignore et crois qu’il en est mieux ainsi
Car l’image demeure qui n’a pas vieilli.
Question du rédacteur de cet article à Stéphane Dulcey (=nom d’emprunt ?)
Ancien Coucou (habitant d’Abbévillers), je souhaite en savoir plus sur les autres poèmes : "la Doue de mon enfance", "l’étang de Beauregard", "la grotte des Fées", "Coteauchien", "le Nésus" !
Contact : philippe.vergonchezsfr.fr