Week-end avec ECA à Covas - Galice (Espagne)
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Depuis 2019, un partenariat est envisagé entre le GSAM et ECA (Espeleo Club Aradela). Membre des 2 clubs, nous alternons les sorties avec l’un et l’autre.
Vendredi 27 novembre 2020
Nous attendons des nouvelles de Fran (diminutif de Francisco, du club ECA) qui arrivent à 18h05 « Où êtes-vous ? Nous vous attendons à la station service de la Cañiza ! ». Nous partons les rejoindre et dans la précipitation, j’en oublie mes matelas pour dormir (et oui, j’en utilise 2 ;)) et ma serviette pour la douche ; pourtant j’étais prête bien avant David qui était dehors à s’occuper du terrain. Bref, nous rejoignons Fran et Luis à 18h30 et prenons la route direction Covas où se trouve un des refuges de la fédération galicienne de spéléologie. Deux heures de trajet pour y arriver. La route doit être superbe car nous longeons le Sil (rivière affluent du Miño) mais de nuit, nous n’y voyons pas grand-chose… A 21h, nous sommes déjà installés, les voitures sont vidées et Fran et Luis préparent le poêle à bois. Nous dînons puis au lit.
Refuge de Covas
Samedi 28 novembre 2020 – Sistema K1 - Cubelas
Le réveil est à 8h30 et le départ pour la cavité à 9h30 mais nous faisons un détour pour faire quelques achats pour le petit déjeuner. Le chemin d’accès est près du refuge. La marche d’approche est très belle et très sportive…
Fenêtre sur le Sil (K1 - Cubelas)
Nous traversons un petit prés bordé de châtaigniers majestueux que nous trouvons magnifiques. Les troncs d’une circonférence impressionnante (bien plus de 1 mètre de diamètre) sont très tortueux et d’une hauteur d’à peine 3 m. Au bout de chaque tronc il y a de longues fines branches qui contrastent énormément.
L’accès à la cavité se fait, par moment, à flanc de colline. Nous traversons une première « cavité », un beau tunnel naturel de 3 mètres de longueur pour arriver à l’entrée qui nécessite pour ma part, une petite poussée au postérieur pour passer le ressaut. Fran et Luis sont très prévenants avec moi. Fran, qui est le référent de cette sortie, ne se rappelle plus très bien de la cavité. Il fait des tours et des détours pour trouver le bon chemin quant à moi, j’attends à chaque fois son retour ou son appel pour suivre la progression. La cavité est très technique (escalades, oppositions, étroitures -gateras- et quelques difficultés pour moi) et très sportive. A quelques reprises, je confie à David que je n’en peux plus physiquement et que je risque de ne pas pouvoir faire le retour mais je repars à chaque fois. Nous faisons la traversée jusqu’au Sil où je m’installe près du bord afin de me reposer un peu le temps que Fran trouve un autre accès pour le retour. Cette cavité est un vrai labyrinthe. J’ai du mal à me souvenir de tout. Mon corps commence à se faire lourd ;) Je dois m’équiper pour passer une opposition car j’ai toujours une appréhension lorsque je ne suis pas attachée. Pour ma part, j’ai rencontré quelques difficultés mais je suis fière de moi car je les ai tout de même passées. Les passages que je « vois » difficiles, paradoxalement, je les passe sans encombre. Retour doucement mais sûrement… Je m’agace à un moment car je n’arrive pas à défaire mon descendeur, la fatigue prend, par moment, le dessus. Un autre moment, j’ai peur mais je prends sur moi pour franchir un passage assez difficile et prendre la corde fixe qui se trouve en contrebas. Des obstacles que j’arrive à traverser, que du bonheur pour moi ; dans la souffrance mais du bonheur quand même… surtout lorsque Fran, Luis et David avouent être bien fatigués à la sortie. La cavité n’a rien de beau ou d’exceptionnel mais c’est un excellent entraînement.
Pour le retour à la voiture, nous empruntons un autre chemin pour descendre la falaise et je descends bien souvent sur mon postérieur. Je suis épuisée lorsque nous arrivons à la voiture. Je n’ai qu’une envie ou deux plus exactement : une douche et une bière si possible fraîche. C’est alors que Fran nous propose à Luis, David et moi de rentrer au refuge par le bois. Ce que j’accepte immédiatement. David a du mal à cacher un sourire (moqueur) devant mon enthousiasme. Fran nous explique le trajet et rentre au refuge en voiture. Le chemin est très court, nous traversons une petite cavité, descendons un chemin en S pour accéder à la voie ferrée que nous longeons jusqu’au refuge. Une fois les affaires rangées et le poêle allumé nous passons aux choses sérieuses. Douches, bières et repas sans oublier le magosto (châtaignes grillées) à la fin du repas. Après le dîner, Fran nous montre ce qu’il a appris pendant les mois du confinement. Il sait jongler avec 3 balles !! Il nous fait une démonstration et tout le monde applaudit (enfin, nous sommes 3 mais comme nous sommes les seuls…).
A 22h30 extinction des feux.
Dimanche 29 novembre 2020 – Cornatel
Levés à 8h30, petit déjeuner et nettoyage du refuge. A 10h nous rendons les clés et allons à Cornatel pour la sortie du jour. Nous laissons les voitures sur la place du village et prenons le chemin d’accès : 15 mn de montée sur un petit chemin de randonnée, puis 3 ou 4 mn de pente raide, qui commence par un peu d’escalade, pour accéder à l’entrée.
Un gros bloc, tombé de la falaise, encombre une partie de l’entrée. Nous nous glissons à l’intérieur. Mes courbatures me font souffrir car dès le début, c’est sportif mais Fran me rassure en me disant que c’est le passage le plus difficile. Il affirme qu’ensuite, c’est de la promenade. Le premier puits fait 16 m, avec une vire pour y accéder. Pendant la descente, je profite du spectacle. De belles stalactites blanches, éclatantes sous la lumière de mon casque. Après le puits, une petite escalade nous attend. Il y a des éboulis, de gros éboulis, nous escaladons souvent. Je m’en sors sans grande difficulté. Second puits de 11 m. Nous laissons nos sacs et harnais en bas du puits et continuons notre progression plus légers. Nous allons jusqu’au bout de la cavité et revenons sur nos pas à la recherche de la « galeria blanca » (galerie blanche). Lorsque Fran trouve l’accès, il nous appelle. Je m’approche et fais un refus d’obstacle car je ne suis pas à l’aise. En fait, depuis un petit moment, mes intestins me sollicitent et je n’ai qu’une envie c’est de sortir pour me soulager. Je leur dit que je reste pour garder les sacs et qu’ils me raconteront à leur retour. Ils me laissent en paix. J’éteins ma lumière et profite du noir (pas du silence car je les entends). Tout à coup, les toilettes se font de plus en plus nécessaires, je cherche autour de moi un endroit tranquille quand arrive Luis qui me propose de m’aider à monter. Je lui avoue enfin pourquoi je ne peux pas monter et il retourne vers les autres et leur crie : « revenez vite, Nathie a besoin d’aller aux toilettes !! ». Ils reviennent vers moi et nous sortons de la cavité. La sortie n’était pas très loin mais je ne voulais pas y aller seule, en effet, j’ai eu besoin d’aide pour sortir. Je les ai laissés partir devant moi et j’ai profité d’une superbe salle de bains de 90 km². Je les rejoints au passage difficile où Fran m’attend pour m’aider à escalader. Sur le chemin, je vois des pelures de clémentines que Fran avait laissé en venant et cela me fait penser au clémentines que j’avais emmenées avec moi dans la cavité et qui étaient restées à l’entrée avec les clés de notre voiture. C’est alors que je demande à David si il a pensé à prendre ce petit sachet et il me fait alors remarquer qu’il ne l’a pas pris car j’ai oublié de le lui rappeler… Il retourne jusqu’à la cavité et à son retour nous demande si nous voulons une clémentine mais que quoiqu’il en soit, nous n’avions pas le choix. Sur le chemin du retour, David me raconte la galeria blanca : blanche et concrétionnée du sol au plafond. Magnifique qu’il me dit.
Retour aux voitures, nous nous changeons, mangeons en sirotant une bière puis allons voir las Medulas (https://www.turismocastillayleon.com/fr/rural-nature/espaces-naturelles/las-medulas anciennes carrières aurifères romaines). Il faut laisser les voitures au parking et monter (encore, et encore) 500 m pour arriver au point de vue. Époustouflant ! Le soleil couchant caresse la roche pour lui donner une couleur terre de Sienne. Nous restons un moment à admirer le spectacle. Nous tournons le dos au décor à regret pour faire face à une lune gibbeuse croissante presque pleine voilée par une légère bande de nuages. Quelle journée ! Je remercie Fran pour ce week-end et nous prenons la route du retour.
Las Medulas