Glissements de terrains à Soulce-Cernay (25)
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GLISSEMENT DE TERRAINS A SOULCE-CERNAY (25)
Les premiers glissements en février 2016
Dans la soirée du 2 février 2016, un premier glissement de terrain et coulées de boues consécutives se sont produits.
Résultat : route coupée et impraticable.
Mais cela bouge toujours !
Cinq coulées successives surviennent entre le 2 et le 24 février.
Près de 600 m3 de boues, de roches et d’arbres. Le tout sur la route départementale 437, qui relie Soulce-Cernay à Vaufrey, dans le Doubs. Ce glissement de terrain est impressionnant.
La chaussée est coupée sur une centaine de mètres. Une déviation a été mise en place par la RD 134 via Courtefontaine, pour une durée indéterminée.
Le conseil départemental du Doubs en charge des routes prévoit une réouverture de la route début avril en circulation alternée.
Les travaux qui démarrent le 16 mars consistent à dévier les eaux et à débroussailler pour pouvoir ensuite descendre la masse de terrain la plus critique (1600 m3) et poser un enrochement le long de la route.
Les enrochements mis en place
Déviation du ruisseau de Saint-Laurent
Nouvel éboulement sur la route
Mais dans la nuit de dimanche 17 juin à lundi, un glissement de terrain encore plus spectaculaire « en volume de boue » que celui du 2 février dernier.
Coulée de boue du 17 juin
Cette monstrueuse coulée de boue a dévalé la montagne, déraciné les arbres, traversé la route, descendu le coteau, emporté un chalet de bois « comme une coquille de noix » et rejoint le Doubs gonflé par les
pluies qui coule en contrebas. La 437 est ensevelie sous des milliers de mètres cubes de boues, roches et végétaux sur 70 m de long, sur plus d’un mètre de haut.
La départementale est de nouveau coupée
Un chalet a été emporté
La route et les enrochements sont recouverts
L’amont du glissement
Route fermée côté Soulce-Cernay
Au sommet du glissement, un décollement s’est ouvert
C’est pire que l’épisode déjà désastreux du 2 février, une piste forestière a été engloutie. Une faille d’environ 150 m est apparue, ce qui laisse supposer que nous ne sommes pas à l’abri de nouvelles
coulées ! Depuis le sommet de l’éboulis, la source du Saint-Laurent suit en cascade la coulée de boue.
D’ordinaire, l’eau canalisée passe sous la route. Désormais dessus, pour jeter ses eaux boueuses dans le Doubs.
Crevasses sur la piste forestière
La géologie du secteur
Tout le secteur est en zone d’éboulis (E), le glissement se situe entre deux pointement de calcaires compacts du Bathonien (J2), nous sommes en présence d’un entonnoir comme un couloir d’avalanche, où
la neige est remplacée par de la boue et des cailloux emportés par les fortes pluies et la source du Saint-Laurent.
Géologie : la zone du glissement à Soulce-Cernay
Le ruisseau de la Race qui dévale la combe un peu plus à l’Est, ne semble pas être responsable des importants apports d’eau, par contre la source du Saint-Laurent et le captage sont sans aucun doute à l’origine.
La source du Saint-Laurent et le captage
Dans l’article La terre a tremblée à Soulce-Cernay, nous avions relaté que la terre avait tremblée en 2011 sur cette commune, avec 2 secousses à 10 minutes
d’intervalles, mais le centre sismologique de Strasbourg n’avait pas enregistré de séisme !
Un effondrement souterrain était-il survenu ? Aurait-il créé une poche retenue d’eau ou déstabilisé cette zone d’éboulis ? Conjugué avec la source du Saint-Laurent, et les fortes pluies, entrainant ces multiples glissements de terrain.
Schéma des ruisseaux de la zone de glissement
Vue en amont du glissement, la départementale engloutie et un chalet emporté par la coulée de boue !
Et la suite ?
Bien entendu les services départementaux, géologues et hydrogéologues sont en étude et surveillance du site, mais nous aussi, spéléos, car nous sommes en présence d’une importante source avec possibilité de réseau souterrain à explorer !
Crédit photos : Gérard Wiedmann et Philippe Vergon