André Treuthard, mon père, ce Héro à la Pierre Saint-Martin. 1952 & 1953

lundi 22 avril 2019
par  Olivier
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REMERCIEMENTS :



Nous adressons nos plus vifs remerciement à Madame Paulette TREUTHARD et ses fils François & Jacques TREUTHARD pour le don des documents et des photographies.


André Treuthard, un spéléo passionné depuis toujours ...

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André Treuthard (21/071930 - 29/11/2006) fut spéléo depuis son jeune âge chez les éclaireurs de France, puis a rejoint le club de Lure présidé par André Mairey.
Ils ont visité de nombreuses grottes de la région Franche Comté.
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Voici une photographie (collection Spéléo-Club San-Claudien) prise lors de la troisième assemblée générale de l’Association Spéléologique de l’Est, à l’hôtel de ville de Vesoul (Haute-Saône), le dimanche 5 février 1950.



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De Gauche à droite : André Treuthard, Raoul Simonin & André Mairey



Ironie du sort, André est parti à l’armée la veille du drame de la grotte de La Creuse à Blamont qui a fait 6 morts en novembre 1950.

Ce drame l’a profondément marqué. Son ami Raoul Simonin est décédé dans le Trou de la Creuse & le docteur Mairey fut le seul survivant.








André a commencé sa carrière à Peugeot Sochaux en fonderie à l’entretien,
puis a été muté à Peugeot Bart à l’entretien en tant que serrurier soudeur jusqu’à la retraite en 1986. Mais il était surtout un touche à tout, surtout en mécanique auto, il avait été apprenti dans un garage, sorti avec un CAP mécanique auto. Il a fait son service militaire en Algérie juste avant la guerre, il était mécanicien sur les véhicules militaires.



Campagnes 1952-1953 à la Pierre Saint-Martin



André Treuthard a participé, avec le Franc-Comtois André Mairey, aux explorations de 1952 et 1953, au gouffre de la Pierre St-Martin.

André Mairey possédait une voiture et c’est ensemble qu’ils descendaient dans les Pyrénées après un long périple routier ...



D’après l’ouvrage de Jacques Labeyrie, il aurait servi de cobaye pour tester le fameux treuil, car c’était le plus leger de tous,

"c’était un casse cou, peur de rien ! " (dixit son fils François)


En 1953, André Treuthard fait partie des équipes de pointe vers la Verna. C’est lui qui trouve le passage en bas du Métro pour accéder à la salle Queffélec. Quelques jours plus tard, il atteint la galerie entre Adélie et Chevalier en compagnie de Georges Lépineux. Le lendemain, il remonte en surface alors que ses compagnons découvrent la Verna !



LA VIE AU CAMPS








De gauche à droite : André Treuthard et son ami André Mairey …………………………………………………..
La nourriture rustique pour revigorer les esprits !



LES TREUILS



1952


Le treuil-bicyclette utilisé en 1951 , a été remplacé par un énorme treuil électrique, monté au prix de beaucoup d’efforts et de quelques chocs.

Il fut mis en place sur la lèvre du Gouffre. Ce treuil conçu par Cosyns, qui dirige l’expédition, crachotait bien un peu mais il fonctionnait.



Max Cosyns aux commandes du treuil, le jour de l’accident de Loubens.



Plusieurs faits nouveaux marquent cette année. La presse couvre l’événement et un camp souterrain est installé à la base de la grande verticale. Les choses commencent bien : trois immenses salles sont découvertes et la rivière souterraine est atteinte à -500m. son exploration commence mais est interrompue par l’accident mortel de Marcel Loubens. Accident dû à la rupture de l’attache du câble sur le harnais. Malgré la tentative désespérée d’une équipe de scouts Lyonnais, le corps de pourra être remonté en surface.

Ces deux treuils dits de Cosyns et de Queffelec ont été essayé à pleine charge dans un gouffre du Doubs, le gouffre des Ages à Loray (25).

1953


La logistique est assurée par un nouveau treuil fabriqué par l’ingénieur Queffelec.


Corentin Queffélec est venu à la spéléologie en 1953, grâce à la mécanique
des levages. Après la mort de Marcel Loubens dans le puits Lépineux, à la Pierre Saint-Martin, l’équipe fit appel à lui pour qu’il réalise un treuil capable de résister aux nombreuses descentes et remontées dans le gouffre de 320 mètres de verticale.


L’engin qui pèse 300 kilos, va donner toute satisfaction.
Des navettes régulières permettront de descendre des hommes et beaucoup de matériel, c’est à dire de la sécurité et du confort !


Le fond de la salle de la Verna est atteint à -734m. record du monde en profondeur à l’époque. Les lyonnais franchissent le premier siphon de la résurgence d’Illamina.




Ces photos ne sont malheureusement ni datées, ni légendées. Mais il pourrait s’agir de clichés réalisés lors du test du treuil (de Queffelec ?) à pleine charge dans un gouffre du Doubs, le gouffre des Ages à Loray (25).


Queffelec et son treuil en 1953 à la Pierre-Saint-Martin




Préparation des Kits…………………………………………………….. Arrivée d’André Treuthard au fond du Gouffre, Août 1952





LES EXPLORATEURS



Etant donné l’engouement que suscite le succès fondateur de 1951, les équipes s’étoffent.

Mais les Franc-Comtois sont toujours présents & avec une place de choix !




1952

Marcel Loubens, Haroun Tazieff, Jacques Labeyrie, Max Cosyns, Giuseppe Occhialini, Norbert Casteret, Robert Lévi, Jimmy Théodore

Franc-Comtois = Le Docteur André Mairey (Groupe Spéléologique Luron ), André Treuthard (Groupe Spéléologique Luron ), Jean Janssens et Pierre Louis (Montbéliard)

Les éclaireurs lyonnais venus prêtés main forte suite à la tragique chute de Marcel Loubens :
Louis et Georges Ballandraux, Daniel et Pierre Epelly, Michel Letrône.



1953

Georges Lepineux, Jacques Ertaud, Norbert Casteret, Corentin Queffélec,, Robert Lévi, Jimmy Théodore, Delteil, Ondarra et bien d’autres …

Franc-Comtois = André Mairey (Groupe Spéléologique Luron ), André Treuthard (Groupe Spéléologique Luron) , Jean Janssens (Montbéliard)

Des nouveaux venus, parmi lesquels des Espagnols dont Assens puisque le gouffre s’ouvre sur leur territoire, et les éclaireurs lyonnais Louis et Georges Ballandraux, Daniel et Pierre Epelly et Michel Letrône.



Qui peut nous aider à mettre des noms sur ces photos d’archives ?



Le dernier des 5 éclaireurs lyonnais de 1952 à la Pierre Saint-Martin est parti : Pierre EPELLY est décédé à l’âge de 92 ans en novembre 2020. Pierre avait commencé la spéléo en 1950 , avec les deux frères BALLANDRAUX : Georges et Louis, et son cousin Daniel EPELLY au sein du Clan de la Verna. Pierre a d’abord exploré de nombreuses grottes du Bugey : le Crochet, l’Evêque, le Puits du Ratelier, Charabotte,....... En 1951 il participe aux explos sur le Parmelan au P14, Puits des Cairns........ Avec Louis Ballandraux c’est un des précurseurs des plongées à La Balme. Sur le Vercors Pierre a fait une tentative de descente du grand puits de la Combe de Fer, et il est un des premiers du Clan de la Verna à aller aux Deux-Soeurs en 1952 où il entrevoit de bonnes possibilités d’exploration. Au cours de l’été 1952, Pierre était l’un des 5 "scouts lyonnais" ayant participé à la tentative de sauvetage de Marcel LOUBENS à la Pierre Saint Martin.Pierre EPELLY (promo HEC 1949) exercera de hautes fonctions dans une société pétrolière, et il mettra fin rapidement à son activité spéléo.

LES AMITIES


Impossible de vivre une telle Aventure sans que se nouent des liens d’amitiés indélébiles et éternels.



André Treuthard (♂ 1930, † 29/11/2006 ) & André Mairey (♂ 1914, † 10/04/2006), resteront des amis indissociables et se verront régulièrement jusqu’à la fin de leurs vies.
M. & Mme Mairey seront les médecins traitants de la famille Treuthard.


Haroun Tazieff (♂ 11/05/1914, † 2/02/1998), dédicacera son ouvrage " Cratères en Feu" le 14 décembre 1952 à son ami "DéDé" !



L’Ingénieur Corentin Queffelec (♂ 1921, † 1985) , dit Cory pour ses intimes, resteront très proches. Corentin Queffelec emmènera dans son avion privé depuis l’aéodrome de Courcelles, son ami André Treuthard jusqu’au massif des Pyrénées (?). Quelques mois plus tard, il quittera ce monde en pleine action, aux commandes de son avion qui s’écrasera sur la piste d’atterrissage de Toussus-le-Noble, un soir d’automne de l’an 1985, le 13 septembre.


Jean Janssens & Pierre Louis, les Mécaniciens du premier treuil de 1950 de la région de Montbéliard , continueront à se fréquenter avec André Treuthard, la proximité géographique aidant aux retrouvailles régulières.




Corentin QUEFFELEC, aérodrome de Courcelles, en visite dans le Doubs chez André Treuthard quelques mois avant son accident ;

Pour les passionnés, le modèle de l’aéronef est un MOONEY M 20 C, américain construit en 1963 (constructeur MOONEY AIRCRAFT CORP.).




LA SALLE TREUTHARD


Le nom Treuthard est porté à la postérité, une des salle de la Pierre Saint-Martin porte ce patronyme. D’autres salles ou Puits portent le nom des premiers découvreurs : puits Lépineux, salle Queffelec, etc …
Rien à voir avec la gloire, mais un simple hommage à ces aventuriers-découvreurs, souvenons-nous …


Corentin Queffélec estimait beaucoup André Treuthard et a souhaité que son nom soit associé à la Pierre. Comme les salles connues de la Pierre étaient toutes nommées à l’époque, c’est lors de la découverte des nouveaux réseaux de la grotte d’Arphidia que son nom a été donné à une salle de cette grotte.

Le nom d’André Threutard à été donné à cette salle pendant l’été 1968 par l’équipe de Corentin Queffélec composée de membres du SC Rouen, du SC Paris et de quelques espagnols du club IPV. La topographie de cette zone de la grotte d’Arphidia a été faite quelques années plus tard d’abord par le Centre Routier spéléo de Bruxelles puis avec plus de détails par le GSHP Tarbes et le SC Poitevin.








Un extrait du réseau de la Pierre Saint-Martin



<br

La salle Treuthard se trouve dans le réseau d’Arphidia.

Pour donner un peu plus de mystère, Arphidia n’est pas connecté au réseau de la Pierre St Martin même s’il s’en approche à seulement quelques mètres...






Extrait de la publication "bulletin Annuel ARSIP n°3-4 1968-1969 . C. Queffelec / M. Cosyns "

3 noms de Doubistes : Salle Treuthard, Puits Janssens et Puits Pierre-Louis !


Descente vers la salle Treuthard (-220 m) par le Groupe Spéléologique Haut-Pyrénéen de Tarbes


Balisage dans la Salle Treuthard
Les 18 et 19 août 2007 : rééquipement et balisage par le Chaos du Baron jusqu’à la salle Treuthard.





Petite erreur de frappe dans la position du "h", mais l’attention reste louable



BIBLIOGRAPHIE





 Le blog du GSHP (Groupe Spéléologique Haut-Pyrénéen de Tarbes)

 Le site de Frachon


 Grandes Premières, Sélection du Reader’s Digest


 Jacques Labeyrie – les découvreurs du gouffre de la PSM – Ed. Cairn (2005)




Association pour la Recherche Spéléologique Internationale à la Pierre Saint Martin. Cliquez sur le logo.




Haroun Tazieff - Le gouffre de la Pierre Saint Martin - Ed. Arthaud (1952)
(téléchargeable gratuitement en cliquant sur la couverture)



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