Projet de traçage au gouffre du Truchot - MONTENOIS
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Après avoir découvert cette perte et l’avoir explorée en partie, le GSAM propose de réaliser une coloration.
Ce traçage est nécessaire pour la compréhension de l’aquifère du secteur, orienter nos recherches futures et continuer l’exploration.
HISTORIQUE
En décembre 2016, une prospection dans le bois du Truchot à MONTENOIS, permet de découvrir plusieurs pertes. Parmi ces phénomènes karstiques qui s’étalent depuis le stade d’acrobranche jusqu’à la route D317, un écoulement superficiel se perd dans un gouffre. Une grande partie du bord terreux de la doline a été lessivée, le grillage de protection s’est effondrée, une extrémité est encore visible.
En janvier 2017, par une journée très froide, nous revenons sur le site pour l’explorer en détail. Une colonne de vapeur monte du gouffre. Mais après avoir fouillé le fond qui est obstrué, la sortie d’air chaud est localisée dans une anfractuosité située en haut de la doline.
C’est le début d’une longue exploration.
Localisation du gouffre...
HYDROLOGIE
Le gouffre du Bois du Truchot est une des rares pertes pénétrables du secteur, située à 403 m d’altitude.
L’eau d’infiltration arrive de façon diffuse sur la face sud-ouest de la doline, au contact de l’argile Oxfordienne et du Callovien. Il se forme un ruisselet qui cascade dans la partie historique du gouffre et qui disparait dans l’éboulis du fond.
A l’étiage, la perte est asséchée.
En forte crue, l’eau n’est pas entièrement absorbée et le niveau peut monter jusqu’à entrer par la partie désobstruée.
Au niveau du puits de 12 m, une trace de mise en charge a été constatée à 6 m de hauteur.
La zone d’étude est naturellement limitée :
Du nord au sud-est :
Le ruisseau de la Sapoie qui draine les marais de Saulnot disparait à la perte du Moulin de la Baume (Alt : 363 m) à GONVILLARS. Il résurge à 7,600 km à vol d’oiseau au sud-ouest à la Font de Lougres (Alt : 308 m) , puis s’écoule vers le Doubs. Cette partie souterraine est connue sur environ 4000 m depuis la perte et de 4520 m depuis la résurgence. Du coté aval, des affluents ont été découverts et sont toujours en cours d’exploration.
Zones à surveiller :
Font de Lougre. Alt : 308 m
Affluent droite (à l’intérieur du Trou du Pic)
Affluent gauche (à l’intérieur du Trou du Pic)
Résurgence n°2 . Alt : 310 m
A l’ouest :
Un drain, constitué d’un ruisseau issu de MARVELISE, se perd à ONANS (Alt : 350 m) et vient résurger à la Fontaine du Poue (Alt : 295 m) à MEDIERE. Le ruisseau se jette ensuite dans le Doubs.
Zone à surveiller :
Fontaine du Poue. Alt : 295 m.
Au sud :
La vallée du Doubs barre entièrement la zone sud. Deux petites résurgences sont présentes en rive droite.
Zones à surveiller :
Source captée. Alt : 302 m.
Résurgence du Moulin de Soulce. Alt : 320 m.
GEOLOGIE
Géologie générale :
Le site se place au sud-ouest du bombement anticlinal de Montenois (prolongement de celui du Mont Bart), en limite nord d’un plateau incliné vers le sud, des formations du Jurassique Supérieur et plus particulièrement du Callovien, sur le flanc nord de la cuvette synclinale de la vallée du Doubs.
Ce vaste Synclinorium est compartimenté par un réseau de fractures majeures de direction subméridiennes (nord-sud), avec des rejets délimitant des zones effondrées, et des cassures secondaires, emprisonnant des lambeaux de Jurassique Supérieur (« pincée » de Lougres).
Géologie locale :
Le gouffre s’ouvre au niveau d’une dépression (perte temporaire), au contact de l’Oxfordien Inférieur marneux (+ Callovien Sup marneux) et du Callovien Moyen calcaire. Cette ligne de contact présente de nombreuses dolines, en limite nord du Bois du Truchot.
Les bancs calcaires à oolithes ferrugineuses présentent plutôt un pendage orienté vers le sud ou le sud-est.
La galerie principale tout d’abord ouest-est, part ensuite vers le sud à la faveur d’une diaclase de même orientation que les fractures structurales.
Les cassures principales ou secondaires, semblent modeler le paysage, mais aussi les réseaux souterrains, qui débouchent pour l’essentiel sur la vallée du Doubs.
PROJET DE TRAÇAGE
Planning
Nous prévoyons une coloration au printemps ou en automne, quand la perte temporaire est la plus active.
L’injection est prévue dans la doline d’entrée.
Il sera procédé également à une mesure de débit.
Organisation
Nous pensons que la réapparition du colorant se fera à la Font de Lougres distante à vol d’oiseau de 2,400 km pour environ 100 m de dénivelé. Quantité de fluorescéine envisagée : 3 kg.
Eventuellement, nous souhaiterions colorer en même temps la plus grosse perte du secteur située à 300 m au sud-est avec 3 kg de rhodamine.
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