Sortie Archéo à Gonvillars avec la SHNPM

mercredi 9 mai 2012
par  Cécile, philippe ver
popularité : 2%


La Baume de Gonvillars
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Visualiser la cavité sur une carte


La SHNPM (Société d’Histoire Naturelle du Pays de Montbéliard) propose dans son calendrier 2012 des sorties natures. Voici donc un extrait du programme :


Samedi 21 Avril  : Sortie grand public à la grotte de la Baume de Gonvillars, "un abri naturel pour l’homme préhistorique".
Spéléologie (matériel fourni) et observation de la flore vernale (= qui fleurie au printemps). Prévoir des vieux vêtements et un rechange. Intervenant : Philippe VERGON.

C’est donc un membre du GSAM, déjà incollable sur les chauve-souris et féru d’archéo et d’ethno-astronomie, qui est chargé d’animer cette sortie.
Rendez-vous est donc pris à 10h, à l’embranchement avant la grotte de Baume de Gonvillars.


Cette zone a été choisie pour cette sortie car l’environnement naturel de la Baume présente différents éléments remarquables :

  • Ce fut une zone d’habitat et de passage à l’ère préhistorique.
  • Le site est placé à la limite d’un paysage karstique sec au sud et d’un paysage humide de marnes au nord.
  • On trouve des argiles à silex à proximité de la grotte.
  • La présence des exploitations de quartzites et lamprophyres vers Chagey, Cravanche et Plancher-les-Mines.
  • L’affleurement de grès triasiques dans la région de Saulnot, à quelques kilomètres au nord-ouest.


    Toutes les conditions sont donc réunies pour faire de chaque participant de cette sortie un puits de savoir !



    Les explications...


Néolithique Ancien (-4 000 à -3 000 av. J-C)


Le premier habitat de la grotte date du début du néolithique. Cet habitat a été brutalement interrompu par l’effondrement partiel du plafond de la grotte, ce qui a conduit à l’abandon de cette zone de vie et du mobilier présent par les occupants d’alors.

Les études menées par P. Pétrequin dès 1963 amènent à supposer qu’il s’agit d’un habitat temporaire, établi au printemps et interrompu au milieu de l’été, occupé par 3 familles (fait établi par les fouilles qui ont révélées 3 foyers et groupements d’objets semblables). Chaque cellule familiale avait différentes occupations comme la chasse, la pêche ou les moissons mais avait aussi des activités spécialisés, que ce soit le travail du bois de cerf, taille du silex, travail des tissus ou encore le travail des peaux.



Rocher où étaient polis des outils, dans les temps anciens de notre histoire ...


Bronze Ancien (-2 000 à -725 av. J-C)


Le site était à cette époque défendu par un rempart composé de caillasses liées par de la terre noire peu homogène et qui était soutenu, sur sa face extérieur, par de grosses dalles. Derrière ce rempart était établi le campement. Les fouilles ont révélé la présence de céramique, de petites haches, de ciseaux et l’apparition d’armatures de flèches. La sépulture de deux individus (un adulte et un enfant) contenait aussi quelques parures composées de coquillages.

Bronze Final


Pendant cette période, la grotte de la Baume de Gonvillars a abrité un habitat de longue durée qui transforme le site en site fortifié. Le porche de la grotte a été aménagé pour que l’on puisse en assurer la défense. Près de 60m3 de terre et de cailloux ont ainsi été transportés pour édifier les terrasses d’habitat, ce qui conforte la thèse de l’habitat de longue durée.



Le porche


Outre son intérêt archéologique, cette grotte possède de nombreuses qualités et est souvent utilisée lors de sorties d’initiations de par son accès facile et du large panel de découverte qu’elle propose. Et pour ne pas faire exception à la règle, nos archéologues d’un jour se sont ensuite glissés dans la peau de spéléologues durant un après-midi ...


Après une explication archéologique pour le moins complète, Philippe, secondé par 2 autres membres du GSAM, Jean-Pierre et Jean-Paul, sont prêts pour mener le groupe dans les entrailles de la terre.



Le groupe avant l’entrée sous terre





Une conduite forcée impressionnante qui nous laisse imaginer la puissance d’érosion de l’eau...



Le groupe après son expédition souterraine


Pour conclure, une sortie de découverte bien sympa et appréciée par l’ensemble du groupe, dans une grotte qui a plus que fait ses preuves pour conquérir le grand public car elle est souvent utilisée lors d’initiation ou même lors de séances photos.

Photos :


Toutes les photos de cet article, ont été réalisées par Michel Cottet.
Pour en savoir plus, lien vers le site de la SHNPM

Sources


Extrait du compte-rendu détaillé de la sortie du 21 avril (parties botanique, archéologique et spéléologique rédigées par Philippe Vergon).


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mercredi 17 avril 2024

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